Rando : Circuit Hartmannswillerkopf (HWK)
13 septembre 2016
Accompagnateur : Robert Rossin
Temps : très beau, chaud, Marche de 6 km, Dénivelé : 250 m, Durée : la journée.
32 personnes
Cette randonnée est un peu spéciale dans le sens où nous avons parcouru un haut lieu de la guerre 14-18 en cette année souvenir du centenaire de la bataille qui devait être la DER des DER…
Le Hartmannswillerkopf est là, il fait partie des 4 monuments nationaux de la grande guerre. Avec le guide, nous partons découvrir ce monument classé historique depuis 1921 et inauguré en 1932 par le président de la république Albert Lebrun.
Sur le vaste parvis qui recouvre la crypte se dresse l’autel de la Patrie dont les faces portent les blasons des villes qui ont contribué au financement du monument. Les murs du couloir qui mènent à la crypte sont revêtus de plaques de bronze portant les numéros des corps et des 106 unités engagées dans les combats du HWK. Au centre de la crypte se trouve un bouclier en bronze de 6,5 m de diamètre recouvrant un ossuaire qui abrite 12 000 soldats non identifiés. Le cimetière national avec ses 1256 soldats français inhumés et ses 6 ossuaires regroupant 384 soldats non identifiés se situe juste derrière.
Les historiens parlent de 25 à 30 000 morts sur ce champ de bataille (soit plus de 2 morts au mètre carré). Nous partons pour le circuit menant à la roche Sermet, puis nous découvrons les différents postes d’observation, les tranchées, les abris, les dépôts de munitions. Le monument du 15-2 témoigne du sacrifice de ces soldats d’infanterie. En décembre 1915, les Français ont déclenché une offensive sans précèdent : 300 canons ont déversé 30 000 obus en 5 heures, mais ils y ont laissé 600 soldats tués ou blessés et 1 500 prisonniers. Leur courage est également reconnu par les Allemands qui leur ont donné le nom de « diables rouges » en référence à leur pantalon de couleur garance. Ce régiment ne compte pas moins de 5 décorations pour les batailles livrées pendant cette guerre (dont la Légion d’honneur). Au cours de cette bataille, les Allemands ont utilisé pour la première fois le lance-flammes. Non loin de là, se trouve une série d’abris en tôle et de cavités creusées dans la roche utilisées par les Allemands avec entre autres un compresseur permettant le creusement des souterrains, un téléphérique reliant la vallée mais également des chambrées.
Nous arrivons au sommet qui est marqué par une croix de 20 m de hauteur. Cette croix a été illuminée pour la première fois les 10 et 11 novembre 1936 et rallumée depuis 2008. A côté de la croix sommitale se trouve le monument du 28e BCA, héroïque en ce lieu. À partir de cette ultime grande offensive et jusqu’à la fin de la guerre, les deux camps figèrent leurs positions respectives, très proches les unes des autres, tout en continuant à se harceler mutuellement, faisant presque quotidiennement de nouvelles victimes. Nous garderons en mémoire les deux surnoms donnés par les poilus français au HWK « la mangeuse d’hommes » et par les fantassins allemands « la montagne de la mort ».
Nous remercions notre guide, M. Hansen, pour ses explications détaillées, très précises avant de rejoindre la ferme auberge du Molkenrain où le repas marcaire nous attend. Dans la grande salle ornée d’un Kachelofen chacun trouve sa place et attend avec impatience le repas qui sera à coup sûr reconstituant.
Après cette pause, nous étions attendus à l’abri-mémoire de Uffholtz pour être accueillis dans une des plus anciennes maisons du village, datant de 1581. Elle a été utilisée par l’armée allemande comme abri sanitaire permettant le tri des blessés. Les premiers soins étaient apportés aux soldats avant leur transfert dans les hôpitaux. Une dalle de béton de 1,5 m a été coulée en 1916/17 pour renforcer le sous-sol et assurer la sécurité des occupants.
Sous la conduite d’un responsable du lieu, nous découvrons l’exposition temporaire des gravures de l’artiste local Francis Hungler consacrée au béton, précédant les multiples explications fournies sur l’abri-mémoire, notamment autour d’une intéressante maquette. Ce qui retient surtout l’attention des visiteurs ce sont les objets abandonnés ou perdus par les soldats sur les champs de bataille ou des reliques conservées par les familles. Une jambe en bois articulée ayant appareillé un soldat natif d’Uffholtz fait partie des reliques émouvantes. L’espace documentaire présente des lettres de poilus qui en disent long sur leur vie au plus près du combat.
Rendez-vous pour la prochaine randonnée :
le 29 septembre 2016 à 13 h 15 – Circuit : Parc des Éoliennes VALONNE
– Parking de la mairie de Valonne (25190)
– Départ : 13 h 30
– Pour : 10 km
– Dénivelé : 300 m
– Durée : 3 h 30
Robert ROSSIN
Photos : René VERMOT-DESROCHES